13 APR LES FEMMES ET L’ARGENT : UN PARADOXE
En 2015 les femmes ont créé plus d’entreprises que les hommes.
Elles représentent aujourd’hui presque 50% de la main-d’œuvre sur le marché du travail.
Elles intègrent de plus en plus des conseils d’administration et accèdent désormais à la direction de grands groupes.
Mais ces avancées ne doivent pas dissimuler des progrès contrastés sur l’égalité salariale, la vision de la femme dans la société et leur rapport à l’argent.
De nombreuses études soulignent que les femmes, quand elles investissent, obtiennent de meilleurs rendements boursiers que les hommes. Les Hedges Funds dirigés par des femmes génèrent des meilleures performances que les hommes.
Elles sont moins susceptibles de succomber à la pensée de groupe que leurs homologues masculins.
Elles diversifient généralement plus, achetant une plus grande variété de positions, approfondissent davantage leurs recherches avant d’investir et admettent plus facilement leurs erreurs en revenant plus facilement sur un mauvais investissement.
Selon LouAnn Lofton, auteur » de Warren Buffet Invests like a Girl : And Why You Should, Too, » les femmes sont plus capables de contrôler leurs émotions que les hommes surtout lorsque le marché est volatil.
Lors de l’effondrement des marchés de la crise de 2008, les hommes avaient plus tendance à paniquer et à vendre ‘au creux de la vague’ que les femmes.
Selon le neuroscientifique John Coats, les traders masculins tomberaient plus facilement dans un sentiment d’euphorie appelé l’effet du gagnant les entrainant à s’écarter plus facilement de leur stratégie.
Dans un article du New York Times de 2010, Christine Lagarde avait alors souligné que” si Lehman Brothers s’était appelé Lehman Sisters, nous aurions peut-être pu éviter la crise. ”
Mohamed Yunus, avait lui aussi choisi de promouvoir le micro crédit pour les femmes, considérant qu’elles utiliseraient davantage leurs prêts pour faire avancer leurs projets, acheter du matériel et que leur taux de remboursement serait meilleur.
Pourtant à titre personnel, les Françaises quelque soit leurs niveaux d’études ou de compétences s’intéressent moins à leur patrimoine personnel. Et nous serions encore trop nombreuses à hésiter à pousser la porte de notre banquier ou banquière afin de solliciter des conseils sur nos investissements et le meilleur moyen de faire fructifier notre patrimoine.
Selon Daphnée Renault, l’une des quatre créatrices de la Ladies Bank, les Françaises épargnent en moyenne 50% de moins que les hommes.
L’effort d’épargne des Françaises serait insuffisant pour se construire une retraite viable.
Elles investissent peu sur les marchés financiers et laissent pour beaucoup leurs liquidités sur un compte épargne.
Pourquoi un tel paradoxe ?
Cette attitude est elle « une spécificité féminine » ou le résultat de l’héritage du passé ?
Notre génération a bien du mal à se rappeler, que ce n’est que depuis 1965 que les femmes sont autorisées à ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari.
L’incapacité juridique de la femme n’est levée que depuis 1968.
Pendant très longtemps les femmes ont été tenues écartées des questions patrimoniales. La femme s’occupait des enfants lorsque le mari s’occupait de pourvoir aux besoins familiaux.
Les femmes ont plus de mal à réclamer de l’argent à leurs patrons ou à leur banquier de peur d’apparaître comme vénales.
Enfin, pour une majorité des femmes, même s’il est difficile de généraliser, faire de l’argent n’est pas un but, il est plutôt un moyen d’assurer sa sécurité.
Mais la situation économique des femmes et leurs attentes évoluent.
Daphnée Renault, rappelle qu’elles sont aujourd’hui presque aussi nombreuses que les hommes à sortir diplômées des grandes écoles.
27 % des actifs sous gestions supérieurs à 500 000 appartiennent à des femmes et en 2017, 40% des membres des conseils d’administration devront être des femmes.
Enfin, elles vivent en moyenne 7 ans de plus que les hommes et touchent pourtant une retraite moins élevée.
Le décalage entre cette évolution sociale et économique et l’intérêt des femmes pour la gestion de leur patrimoine est flagrant alors même que les femmes rencontrent des problématiques financières et patrimoniales qui leurs sont propres.
Elles ont une vie professionnelle moins linéaire avec plus d’interruption.
En moyenne elles reçoivent un salaire inférieur de 20% par rapport à leurs collègues masculins et avec les divorces en augmentation, elles se retrouvent plus facilement fragilisées si elles ne travaillent pas ou avaient confié la gestion de leur patrimoine à leur conjoint.
Pour toutes ces raisons, Daphnée Renault, Aude Lucas, Alix De Renty et Yasmina Brasseur,Banquieres chez Oddo et compagnie ont choisi de se lancer un défi :
Comprendre les raisons qui éloignaient les femmes de leur banque et leur proposer une offre spécifique qui répond aux problématiques de l’évolution de la vie des femmes.
Sur leur site internet www.ladiesbank.fr géré par Aude Lucas, elles ont défini six profils de femmes selon leur âge, leur étape de vie, leur profession.
Des réponses concrètes prenant en compte les attentes spécifiques des femmes ont été élaborées par ces quatre banquières.
Yasmina Brasseur, ingénieur patrimonial, a créé des pistes de préconisation pour répondre aux attentes précises de ses clientes : comment protéger ses biens lorsqu’on crée une entreprise ? Comment transmettre l’entreprise ? Mais aussi comment établir une donation, gérer les pensions alimentaires après un divorce ?
Mais au-delà des réponses patrimoniales, la Ladies Bank souhaite proposer des prestations répondant aux besoins des femmes.
Selon Alix De Renty, la Ladies Bank souhaite favoriser un réseau de femmes à travers des évènements spécifiques Ladies Bank ou en proposant des services tels que du coaching en prise de parole, en marketing de soi, ou des masters class sur la manière d’intégrer des conseils d’administration.
Le Connecting Leaders Club partenaire du lancement de la Ladies Bank, s’associe pleinement à cette démarche. Le lancement de la banque n’est pas une démarche qui exclut les hommes, ou la revendication d’une différence liée au « genre ». Elle répond à des besoins spécifiques non adressés à ce jour par les autres organismes financiers. Cette soirée de lancement s’est terminée par un échange passionnant avec Raphaël Enthoven.
Si les femmes sont à la fois multiples dans leurs attentes, dans leurs rêves dans leur rapport à l’argent au pouvoir et aux hommes, le succès de certaines ne peut dissimuler les inégalités persistantes et la nécessité de rattraper un retard lié au poids de l’histoire qui a exclut pendant si longtemps les femmes des lieux de finances.
Je vous invite à découvrir les offres de la Ladies Bank sur www.ladiesbank.fr.
Valérie Hoffenberg, présidente du Connecting Leaders Club